Ce matin, petit déjeuner traditionnel, tranche de Taro rôti ... Pas «vargeux» comme déjeuner, mais on est en Papouasie, donc faut bien connaître leur habitudes alimentaires surtout que le Taro et la patate est l’aliment de base.


Après le déjeuner, on fait les sacs, car on change de village.  On a 2-3h de marche à faire, mais aujourd’hui, ça me semble une éternité.  Le taro de ce matin est dur à digérer et ça me donne mal au ventre ... Je veux tellement réussir à mettre la main sur une bouteille de 7up !


Pour se rendre au prochain village, on doit reprendre un véhicule, donc le guide me dit qu’on va faire un arrêt pour trouver du 7up en chemin.


Comble de la malchance, ma carte est bloquée, on ne peut pas faire aucun achat ou retrait, même chose avec notre Visa ... Il fallait bien que ça l’arrive au beau milieu de nul part, une journée ou je veux vraiment un 7up et où on a encore beaucoup de chemin à faire avant d’arriver à destination !


On part donc à la recherche d’un téléphone pour effectuer des appels outre-mer ... Il n’y en a pas.  On part donc à la recherche d’internet pour faire un appel via Skype ... Il n’y en a pas. Notre dernier recours, le cellulaire du guide si on peut réussir à trouver un endroit où il y a de la réception !  Le coût, 5$CAN la minute et les cartes d’appels les plus grosses sont de 5 minutes !


Pas besoin de dire que je dois m’y prendre à 3 reprises pour ne pas que la ligne coupe à cause de la réception ou du manque de temps sur la carte.  Au moins, rendu à la 3e fois, le gars de chez RBC est assez compréhensif de notre situation et lorsque la ligne coupe et qu’on tente d’utiliser notre carte, tout est débloqué !


On  décide donc d’aller au guichet retirer de l’argent pour être sûre d’être correct la prochaine fois.  Faut croire que ce n’est pas notre journée, car la machine mange notre carte ...  On doit donc attendre que le monsieur de la banque arrête de «cruiser» la madame et qu’il se décide enfin à nous servir.  Il examine la carte et demande si on a des preuves que c’est bien la nôtre ... «heille le Grand, regarde bien le nom sur la carte, regarde le nom de la banque et regarde moi la face!!!»


Avec tout ça, ça prends des heures avant qu’on puisse partir vers le village de Kurulu.  Que de péripéties pour une bouteille de 7up !


Quand le camion nous débarque, on doit marcher dans la boue ou plus possiblement du fumier de cochon pour nous rendre au village.  On est accueillit par plusieurs femmes et enfants qui sont heureux de nous suivre jusqu’à notre petite hutte.  


Ici, on oubli la poignée de main et on passe maintenant aux grosses «accolades» quand on rencontre les gens ... C’est assez particulier !


Depuis qu’on est en Papouasie, on s’est rapidement habitué de voir les hommes nus, mais c’est ici dans ce village qu’on voit notre première femme aux seins nus.


Les enfants se font rapidement des amis et jouent jusqu’à ce qu’on soit envahis par la noirceur totale.


Tous les enfants (et même plusieurs adultes!!) que nous voyons, ont la grippe avec de la «grosse glu jaune et verte» qui leur coule sous le nez ... On a juste le goût de leur dire de se moucher !!!  Le pire, c’est qu’ils n’ont pas de «kleenex» pour s’essuyer le nez, donc quand ça coule trop proche de la bouche, ils s’essuient avec leurs mains.  Oui, oui, on doit quand même leur faire l’accolade quand on les rencontre ... Vive les «baby wipes» pour le lavage des mains et du visage !


Durant le souper autour du feu, on apprend que les femmes et les hommes se font coupés les bouts de doigts avec une hachette de pierre quand ils perdent un de leurs enfants.  On rencontre pleins de dames et d’hommes qui ont un ou même plusieurs bouts de doigts coupés, mais ce sont seulement les personnes plus âgées, car le gouvernement interdit maintenant cette pratique.


Encore une fois, nous aurons droit à un méga souper avant d’aller nous coucher.


On s’endort au son des battements d’ailes de chauve-souris et d’un fond de musique qu’on pourrait qualifier de «rock’n’roll» ...